Genre

Effet domino

Comment la curiosité aboutit à une amélioration des rendements et de la qualité

La route qui mène d’Accra à la région rurale appelée Fievie, dans la région de la Volta, est bordée de chemins cahoteux, de petits villages et d’herbe à éléphants. À seulement cent kilomètres à l’est de la capitale du Ghana, des champs de riz s’étendent sur des centaines d’hectares. La saison sèche commence à peine et les riziculteur·rice·s ont commencé à récolter.

Rebecca Torsah, 38 ans, est à la tête d’une petite exploitation rizicole. Elle est assise au bord de son champ, à l’ombre d’un auvent improvisé. La jeune femme se lève et sourit fièrement en regar-dant son champ de riz qui sera bientôt prêt à être récolté. S’adressant au fermier voisin, Julius Kwadzo Amerku, elle dit en éwé, la langue locale, son visage exprime le soulagement. :

« Le riz sera bon cette fois-ci et le rendement encore meilleur ».

Julius est le chef de sa coopérative d’agriculteur·rice·s et se considère comme l’intermédiaire entre ses homologues et Fysso, un acquéreur industriel de riz paddy de la région. Fysso est un partenaire des fonds de contrepartie de l’initiative CARI, un projet qui soutient la formation des petit·e·s ex-ploitant·e·s pour les aider à améliorer leurs pratiques agricoles. Julius a participé à la formation aux bonnes pratiques agricoles. Depuis qu’il applique les méthodes recommandées, la qualité et le rendement de son riz paddy ont progressé. Son revenu aussi. La hausse des revenus des petit·e·s exploitant·e·s est l’un des principaux objectifs de l’initiative CARI. Depuis 2014, celle-ci a touché plus de 750 000 agriculteur·rice·s et leurs familles dans quatre pays africains (Ghana, Tanzanie, Burkina Faso et Nigéria) et amélioré leurs moyens de subsistance et la sécurité alimentaire.

Au cours des saisons précédentes, Rebecca a observé l’évolution du champ de riz de Julius avec admiration, explique-t-elle.

« Son rendement a dû passer de 2,5 Mt/ha à au moins 4,5 Mt/ha »,

Le champ de Julius, toujours vert et bien entretenu, avait d’autant plus attiré son attention que le sien avait commencé à jaunir. Par curiosité, elle a demandé à Julius de lui révéler son secret.

Julius a examiné le champ de sa voisine et lui a aussitôt appris à épandre de l’engrais pour éviter des pertes de qualité et de rendement.

« Rebecca a eu de la chance car il me restait un peu d’engrais », affirme Julius avec satisfaction. D’après le calendrier de culture, c’était déjà le dernier moment pour épandre de l’engrais sur son champ, mais le résultat a été convaincant.

« À présent, toute ma famille est impatiente de récolter bientôt, tellement notre champ de riz est vert et fécond », dit Rebecca en souriant.

Rebecca a fait part à Julius de son souhait de devenir membre de sa coopérative. Un contrat avec un acquéreur industriel ou un raffineur de riz lui permettra de recevoir des intrants financés et de produire du riz de grande qualité. De plus, Rebecca est impatiente de pouvoir participer à une formation, d’en savoir plus sur la préparation de la terre, la plantation, les semences, les engrais et la récolte !

Cette histoire montre l’effet domino vertueux qui résulte de la connaissance et de l’amélioration durable du secteur du riz, ainsi que la manière dont la curiosité mène à une hausse des rende-ments et de la qualité.

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